Jâai toujours voulu commencer cette sĂ©rie, mais je nâai jamais trouvĂ© le courage dâĂ©crire cette premiĂšre ligne. De remplir cette premiĂšre page.
Au début je voulais le faire en prose. Soit.
Jâai, au fil du temps, compris que la perfection nâexistait pas. Dit comme ça, cela fait une façon trĂšs Ă©trange de dĂ©marrer une chronique. Mais ça a pourtant du sens, promis. Jâai eu cette prise de conscience, rĂ©cemment, que le mode de pensĂ© que lâĂ©cole appellerait de âLitĂ©raireâ et âScientifiqueâ sont, quand on cherche la qualitĂ©, fondamentalement diffĂ©rents. Et mĂȘme Ă sâentraĂźner aux deux, jamais auparavant je nâavais vu une contraste aussi importante. On dit quâon ne peut pas ĂȘtre parfait partout - et je vous assure que si vous ĂȘtes excellent en lâun, vous le serait forcĂ©ment moins dans lâautre.
Pourquoi faire une introduction aussi longue pour expliquer quâon parle dâune maniĂšre diffĂ©rente ? JâespĂšre vous faire comprendre que la suite de cette chronique sera ma tentative relativement efficace de mĂ©langer les deux. Qui sais, sur un malentendu, ça pourrait marcher.
đ Quand la logique ne rĂ©pond plus aux questions
Jâai toujours essayer de rĂ©pondre aux questions que je portĂ©s sur moi mĂȘme de maniĂšre logique - essayer de trouver des causes, des consĂ©quences, des Ă©lĂ©ments distinctifs et de tirer le fil jusquâĂ rĂ©cupĂ©rĂ© toute la pelote. Mais jâai Ă©chouĂ©, et la plupart des explications aux choses Ă©tranges dont ma vie Ă©taient parsemĂ© fut uniquement expliquĂ© par le fruit du hasard, et jâai dĂ©cidĂ© de les porter Ă mâĂ©crit pour ne plus les oubliĂ©s.
Alors il est vrais que cette chronique devait au dĂ©part ĂȘtre une critique de la sociĂ©tĂ©. Jây viendrais, car nous nâavons pas encore Ă©voquĂ© la cause, mais il faudrait auparavant dĂ©finir le problĂšme : pour quel foutu problĂšme une chronique aussi longue et sans aucun sens pourrait rĂ©pondre ?
đ Le problĂšme dâune vie
Le passĂ© nâest plus aussi douloureux quâil lâa Ă©tĂ©, mais je garde en moi quelques sĂ©quelle de la magnifique destruction dont sont capables les ĂȘtres humains. Et les psy pourrons vous promettre tout les miracles : certaines blessures laisseront des cicatrices, peu importe le mal que vous vous donnez Ă les soigner. Câest ce quâon appelle couramment un traumatisme, et câest un Ă©lĂ©ment sur lequel je vais lĂ©gĂšrement mâattardĂ© dessus
Je trouve les traumatismes fascinant. Imaginez : vous oubliez, du jour au lendemain, comment marcher. Vos souvenir passĂ© vous rapelerons comment, sans mĂȘme y penser, vous Ă©tiez capable de vous dĂ©placer dans lâespace. Mais Ă prĂ©sent, mĂȘme avec la conscience que cet oubli est prĂ©sent, vous restez incapable de marcher. Pour ma part, le traumatisme a touchĂ© Ă une Ă©motion dĂ©jĂ difficile Ă comprendre : lâamour.
đ€ Plus abstrait que lâamour
Mais que signifie un amour dĂ©faillant ? Bonne nouvelle, il ne vient pas seul, et certains de ses camarades lâaccompagne tour au long de son existence : la confiance Ă soi mĂȘme comme aux autres en prend un coup, son estime de soi dĂ©gringole, et avec un peu de chance, vous sombrez dans la plus profonde tristesse que vous ne connaĂźtreriez sans doute jamais.
VoilĂ une exposition simple et efficace de mon mal-ĂȘtre : une incomprĂ©hension totale de ses propres sentiments et un sentiment constant dâagression et de mĂ©chancetĂ©, rend gratuite toute remarque mal jugĂ©.
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Câest un bien triste tableau, je vous lâaccorde. Mais une bonne nouvelle persiste : je suis restĂ© en vie. Je pourrais chercher les raisons, mais ce nâest pas le but dâaujourdâhui. Car lĂ oĂč nous pourrions baisser les bras, je vais vous guider Ă travers mon parcours pour essayer de me comprendre, et de savoir si oui ou non jâai tord de me blesser autant, pour si peut. Bienvenu dans une odyssĂ©e, non pas de lâamour mais de lâespoir, qui est loin dâĂȘtre finit mais dĂ©jĂ bien commencĂ©.
đ€ Les grands sont responsables
Quoi de mieux pour obtenir des conseille sur la santĂ© mentale quâune infirmiĂšre scolaire ? Si vous pensiez Ă un psychologue, câest lĂ oĂč jâai finit aprĂšs deux sĂ©ances. JâĂ©tais motivĂ©, jâavais prĂ©parĂ© mes questions Ă lâavance, chercher ce qui nâallait pas, ce qui pouvait clocher. Je lui expose mon histoire, harcĂšlement, amis imaginaire, rien de bien mĂ©chant. Mais mon espoir sâarrĂȘta net : âTout va bienâ. Câest en partit cette phrase qui mâinspire Ă faire cette chronique, cette ironie de me dire quâavec tout ce qui peux passer dans ma tĂȘte, je peux aller bien. Je rentre chez moi, livide, avec plus de questions que de rĂ©ponses.
Jâai parlĂ© briĂšvement dâun ami imaginaire. Ne vous y attachĂ© pas ! Si jâai bien avancĂ© sur quelque chose au fil de ces mois de recherches, câest bien sur le statut de ma âfolieâ, mĂȘme si câest plus quâexagĂ©rer de lâappeler de cette maniĂšre. LĂ oĂč lâamour mais fait tourner en rond, jâai compris que ce que jâavais au profond de ma tĂȘte nâĂ©tait quâune bĂȘte erreur de conception : je lâai appelĂ© syndrome de lâenfant rĂȘveur.
Imaginez. Câest tout. Ce syndrome est bĂȘte et mĂ©chant, mais câest ce qui fait sa force. Le syndrome de lâenfant rĂȘveur consiste, en sa dĂ©finition actuel, Ă une utilisation dĂ©mesurĂ© de lâimaginaire, et Ă une barriĂšre entre la rĂ©alitĂ© et lâimagination flou, mal placĂ© voir inexistante. Une imagination sans limites, comme on pourrait lâappelĂ©, rendre normal une flamme sur votre bureau car elle vous occupe, et quâon sâennuie sacrĂ©ment dans cette salle dâattente.
Warning
La nuit porte conseil